J'ai accouché à la maison, alors que ça n'était pas prévu !
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Audrey F.
Pour ce premier Paroles d’expat’, nous recueillons le témoignage d’Audrey, Française expatriée aux Pays-Bas, depuis 2014. Maman de deux enfants, nés à Amsterdam en 2015 et 2019, elle a vécu deux accouchements très différents : l’un à l’hôpital et l’autre à la dutch !
Mes deux grossesses ont été suivies par une équipe de sage-femmes formidables. J’ai mesuré ma chance de ce suivi continu pré et post grossesse quand j’ai eu le récit de mes amies en France. J’ai ressenti une grande bienveillance dès le début de mon suivi, et pour autant les femmes enceintes ne sont pas surprotégées : « Vous n’êtes pas malade ! » est la première chose que ma sage-femme m’ait dite…
Pour nos deux enfants, nous avions demandé un accouchement à l’hôpital. Un accouchement à la maison était une grande folie à nos yeux, quand nous sommes arrivés à Amsterdam. Notre petit garçon est donc né à l’hôpital, où j’ai pu demander une péridurale qui fut peu dosée et stoppée très tôt : une très belle première expérience.
Pour notre fille, j’étais un peu plus en confiance et je souhaitais un accouchement le plus physiologique possible, mais toujours à l’hôpital, pour me laisser la possibilité de changer d’avis si je flanchais… Après six heures de contraction gérées à la maison, j’ai demandé un départ vers l’hôpital. La douleur me paraissait alors insupportable et il restait encore pas mal de travail. Mais en une quinzaine de minutes seulement (le temps de trouver une place dans un hôpital), tout s’est accéléré : au moment d’appeler le taxi, il était trop tard pour partir…
Notre petite fille est ainsi née quelques minutes plus tard à la maison, « à la dutch »… C’était fou !
Je suis restée sous le choc pendant un bon moment, le temps de réaliser ce qui venait de se passer et l’intensité de tout cela : douleur, émotion, surprise… Et pourtant tout ensuite était doux, naturel. Trois heures à peine après la naissance de notre petite fille, notre fils est rentré à la maison. Il a dîné, il est ensuite venu se blottir contre moi, sa petite sœur et son papa pour lire les histoires du soir dans notre lit avant de se coucher…
Je ne pouvais pas rêver mieux pour lui : l’arrivée de sa petite sœur n’a pas créé de séparation. J’ai alors réalisé que cet accouchement à domicile était sans doute celui dont je rêvais, et j’étais pourtant incapable d’oser le provoquer.
Serais-je capable de recommencer ? Je n’en suis pas pas certaine. Et pourtant, aujourd’hui, je ne voudrais pas accueillir un autre bébé d’une autre façon.