Pourquoi les magasins néerlandais n’acceptent pas le paiement VISA ?
Alors que vous faites visiter votre Albert Heijn (un haut lieu de la culture locale) à vos visiteurs français, ceux-ci décident d’acheter des stroopwafels et du rooibos pour offrir à leur famille restée au pays. Au moment de passer à la caisse, ni leur Visa ni leur Mastercard n’est acceptée, et vous vous retrouvez à régler leurs achats avec votre pinpas partout* (vous l’avez ? Pardon). Ce scénario se répètera dans toutes les boutiques des Pays-Bas, qui n’acceptent généralement pas non plus les espèces. Alors pourquoi les Dutchs compliquent-ils ainsi les achats des touristes ? On vous explique tout
Quelle est la différence entre une Visa ou une Mastercard et une carte de débit ?
Si vous pensiez que rien ne différencie une carte bleue (ou orange, ou verte) d’une autre, vous vous trompiez. Il existe deux types de cartes bleues : les cartes de débit et les cartes de crédit. Les cartes de débit (généralement Maestro, du moins aux Pays-Bas) permettent de transférer l’argent en temps réel de son compte à celui du débiteur.
La carte de crédit répond à un principe de paiement en différé : une fois le code entré, il faudra compter un certain temps avant que l’argent ne soit retiré du compte. Ce délai peut aller de quelques heures à plusieurs jours / semaines en fonction des termes convenus au moment de contracter la carte. Cela signifie que lorsque l’achat est fait et validé, rien ne peut garantir au vendeur que l’argent dû existe vraiment.
Vous me direz : Oui mais aujourd’hui Visa et MasterCard proposent des cartes de débit, et elles ne sont parfois pas acceptées non plus ! Que voulez-vous que je vous dise, ces organismes pourtant mondiaux souffrent de leur réputation et si une carte – même de débit – s’appelle Visa ou MasterCard, elle sera parfois boudée. C’est injuste, mais c’est comme ça.
Pourquoi les Dutchs n’aiment pas les cartes de crédit
Parfois perçus comme pingres et intraitables en affaire (quiconque a tenté de négocier 20 centimes de rabais avec un vendeur néerlandais sait de quoi je parle), les Dutchs – par tradition – ne dépensent que l’argent qu’ils possèdent et évitent au maximum de payer plus tard (ou en plusieurs fois) ce qu’ils peuvent payer immédiatement . D’ailleurs le mot dette se traduit schuld, qui veut aussi dire honte. Tout un programme. Ajoutez à ça que les frais de transactions sont également plus élevés pour les vendeurs et vous comprendrez la défiance éprouvée à l’égard des cartes de crédits diaboliques.
Cela dit rassurez-vous, paniers percés et touristes de toutes contrées, la pratique se démocratise. Dans les centres des grandes villes on peut souvent payer avec sa Visa ou sa MasterCard et même le Jumbo de ma ville de banlieue accepte maintenant les cartes de crédit. Il ne reste plus qu’à convaincre Albert Heijn de se mettre au pas !
*Les blagues nulles expliquées sont toujours les meilleures : le pinpas est le nom donné aux cartes de débit néerlandaises. Le mot se prononce pinpas et passent effectivement partout, d’où le très raffiné mot d’esprit de notre contributrice.
