Les ressources insoupçonnées des assurances complémentaires
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Marine DUPÉ
Pas question d’expliquer ici comment fonctionne le own risk ni le système de santé néerlandais. Cet article s’adresse aux expats confirmés, ceux qui ont souscrit une assurance il y a plusieurs années et s’y accrochent comme des naufragés à une bouée, constatant avec surprise et soulagement qu’elle leur a permis de rester en vie jusqu’ici. L’année touche à sa fin et il est grand temps de faire des choix malins pour tirer profit de votre assurance en 2022. Dans cet article, vous découvrirez la partie immergée des mutuelles : je parie que vous n’exploitez pas 10 % des ressources de votre forfait !
Comme beaucoup d’entre vous, je regrette les médecins qui prennent le temps de mener une enquête minutieuse pour trouver la cause de mes maux. Je ne prends d’ailleurs plus la peine de me rendre chez le huisart qui me prescrira, sans faillir, du paracétamol.
Ma première année aux Pays-Bas, je m’en suis donc tenue là, à payer une grosse centaine d’euros mensuelle sans plus recevoir aucun traitement. Et puis j’ai découvert les assurances complémentaires.
Qu’est-ce que les assurances complémentaires
En plus de votre sécurité sociale de base (Basic Insurance), vous pouvez choisir une assurance complémentaire pour quelques dizaines d’euros par mois (entre 20 et 90 euros, en fonction des forfaits). C’est le vrai bon plan, souvent négligé : on paye déjà si cher pour si peu qu’on rechigne à débourser un centime de plus. Grosse erreur. Car si l’assurance de base n’est utile qu’en cas de gros pépin (de plus de 385 euros par an), les assurances complémentaires sont au contraire méga rentables, et même un moyen d’économiser de l’argent en se faisant plaisir.
Tous les soins dont vous profitez avec votre assurance complémentaire ne sont pas déductibles du own risk ; cela signifie que vous ne payez pas 385 euros avant de vous voir rembourser vos traitements : vous êtes couvert dès le premier euro.
Si votre entreprise prend en charge votre assurance santé, même partiellement, n’hésitez pas une seconde à souscrire une mutuelle complémentaire (d’ailleurs, renseignez-vous auprès de votre employeur car presque toutes les entreprises ont des accords avec des assurances, même si vous n’en savez rien).
Enfin, comme pour l’assurance de base, vous ne pouvez changer d’assurance complémentaire qu’une fois par an, en janvier : c’est donc le moment opportun de vous pencher sur la question !
Économisez de l’argent avec votre assurance complémentaire
Voici une étude simplette de la rentabilité des assurances complémentaires en prenant l’exemple de la mienne, Promovendum – assurance tellement compétitive qu’elle n’existera plus en 2022. Je la garde en exemple car elle à l’avantage d’être très complète, et donc un véritable cas d’école pour illustrer mon propos. (Je précise qu’à mon plus grand regret cet article n’est pas sponsorisé, que je n’aurai aucune ristourne pour le publier et donc aucun code promo à partager.)
Tout le monde doit avoir une assurance de base, qui coûte une grosse centaine d’euros, j’exclus donc ces frais de mon calcul, me concentrant sur l’assurance complémentaire.
Pour 56,50 euros par mois, soit 678 euros par an, j’ai le forfait « Excellent », qui porte bien son nom et comprend notamment :
- 650 euros par an de médecines alternatives
- 250 euros de lunettes ou lentilles tous les 3 ans
- 500 euros par an de soins de la peau (acne therapy) et/ou d’épilation au laser
- 750 euros par an d’orthodontie
- La prise en charge complète de votre méthode de contraception (y compris la stérilisation)
- 4 heures avec un.e nutritionniste (en plus des 3 heures de l’assurance de base)
- 32 séances de kiné
- 400 euros de cours de prévention, pour apprendre à gérer ses règles, le stress, son régime, ou encore pour arrêter de fumer
- Une heure avec un coach sportif pour se faire un programme sur mesure
- De nombreux remboursements pour les mamans ou futures mamans
C’est déjà plus de 3000 euros annuels de bénéfices ! Ce forfait couvre également bien d’autres soins comme le spa pour les personnes souffrant de psoriasis, des semelles orthopédiques, des soins chez le podologue, des appareils auditifs, etc.
Ces remboursements dans le détail
Dans la majorité des cas, vous devrez avancer les soins et envoyer la facture à votre assurance qui vous rembourse très rapidement.
Médecines alternatives
Les médecines alternatives comprennent l’acupuncture, l’homéopathie et l’ostéopathie, bien sûr, mais pas que ! Sachez que vous pouvez dépenser ces 650 euros en massage, ou même en cours de chant ! La liste est longue comme le bras des thérapies dites alternatives : hypnose, psychothérapies alternatives, art thérapie (peinture, chant, danse, etc.), massages thérapeutiques (shiatsu, tuina, etc.), chiropractie, ayurvéda, et j’en passe et des meilleures.
Sachez simplement que ces assurances ne remboursent généralement pas le prix de la séance mais un forfait journalier (40 euros chez Promovendum). Si un bain sonore vous coûte 60 euros, vous devrez donc en payer 20 de votre poche. Mauvais plan également de réserver une séance d’emotional bodywork et un massage crânien dans la même journée : le remboursement est journalier, pas par consultation.
Acne therapy
Je ne me sentais pas concernée par les traitements contre l’acné et je suis donc longtemps passée à côté de peeling et soins du visage (facials) gratuits. Pas besoin d’être dévoré.e par l’acné pour se faire chouchouter !
Les lasers et microneedling permettent également de faire disparaître les cicatrices, les marques laissées par le soleil (notamment pendant la grossesse), ou encore la couperose (ces petits vaisseaux rouges qui apparaissent autour du nez quand vous allez trop souvent au sauna, comme moi).
Et comme la vie est bien faite, ces soins remboursés par les assurances sont très efficaces contre les rides !
Ne soyez pas timoré.e : personne ne vous refusera un soin sous prétexte que vos cicatrices sont inexistantes ou votre peau éclatante de santé. Au contraire, ces cliniques privées seront ravies de vous inviter à dépenser vos centaines d’euros. Rendez-vous sur ce site pour comparer les remboursements des soins du visage (tarifs 2021).
Épilation au laser
Vous lisez bien : votre assurance complémentaire rembourse les épilations au laser, même si vous n’êtes pas pathologiquement poilu.e ! Rendez-vous ici pour comparer les remboursements des épilations (tarifs 2021).
Orthodontie
Si vous êtes inondé.e de pub pour les nouvelles gouttières invisibles qui redressent les dents en seulement quelques mois, et si cette agressivité marketing commence à porter ses fruits (c’est vrai que cette dent part un peu de côté), réjouissez-vous : certaines assurances couvrent une partie des soins orthodontiques pour adulte. Vérifiez bien les conditions et demandez à votre prestataire de soins si leur traitement est remboursable : les orthodontistes traditionnels sont presque tous remboursés, mais les nouveaux acteurs comme PlusDental ne le sont pas toujours. Je sais qu’OrthoClear est remboursé avec certains forfaits.
Lunettes et lentilles
En vous rendant dans des boutiques peu chères comme Polette ou Ace & Tate, vous pouvez facilement vous faire faire 2 paires par an (pensez aux solaires !). Certaines assurances remboursent un montant fixe (ici 250 euros) sur plusieurs années (ici trois ans). Bien entendu, rien ne vous empêche de changer de mutuelle chaque année pour profiter d’un nouveau remboursement !
Grossesse et accouchement
Je suis loin d’être experte en la matière, mais il est indiscutable que si vous êtes enceinte ou souhaitez tomber enceinte en 2022, il est fortement conseillé de souscrire une assurance complémentaire. Notamment si vous ne voulez pas accoucher à domicile. Entre autres choses, les assurances complémentaires remboursent les cours de préparation à l’accouchement et à l’allaitement, ou encore l’achat d’un tire-lait.
Bien choisir et retrouver son prestataire de soin
Tous les salons de beauté et tous les masseurs n’offrent pas des soins remboursés ! Il faut bien choisir son prestataire de soin. Mais ne déchantez pas si vite : la liste est interminable des adresses remboursées, et celles qui ne le sont pas font plutôt figure d’exception. Mon conseil : commencez par choisir votre prestataire en fonction des recommandations, des avis Google ou du sérieux du site Internet. Rendez-vous ensuite sur le site de votre assurance pour consulter l’annuaire de leur care provider (Zorgverlener) et vérifier si ce prestataire y figure. Cherchez bien et soyez malin : le nom référencé n’est pas toujours le même que sur internet, et il faut parfois fouiller avec le code postal ou autre pour trouver.