“You’re on mute” : 5 conseils pour un entretien vidéo aux Pays-Bas
2020 aura été l’année où les entretiens d’embauche sont passés en vidéo.
Qu’est-ce que cela change ? Tout et rien en même temps ! Sarah, recruteuse et consultante de carrière installée aux Pays-Bas, vous partage 5 conseils pour bien préparer et réussir son entretien vidéo avec une entreprise néerlandaise.
1. Gérer la technique
“You’re on mute…” : ça fait rire entre nous, mais dans le cadre d’un entretien, c’est juste un petit supplément de stress dont on se passerait bien.
Comme celui d’un internet défectueux. Certes, les entreprises comprennent que l’on ne peut pas tout maîtriser, mais en tant que candidat, prendre du recul est toujours un peu difficile.
En parlant de prendre du recul : la bonne distance par rapport à la caméra, c’est environ un bras. Inutile de vous coller à l’écran et si vous avez tendance à parler avec les mains – c’est mon cas, je sais de quoi je parle – évitez de les agiter devant la caméra : elles apparaîtront en très gros plan et on ne vous verra plus.
Et puis la technique, c’est aussi découvrir la plateforme (non, il n’y a pas que Zoom dans le monde de l’entretien vidéo!) : connectez-vous en avance, testez le cadrage, prenez l’outil en main, et en particulier le son, donc.
2. Gérer les gens
et… les animaux !
Les entreprises néerlandaises ont certes une culture professionnelle généralement plus cool que les françaises, mais quand même… Le petit copain qui passe en boxer, son bol de céréales à la main, derrière la candidate, ça fait un peu désordre.
Le désordre, justement, parlons-en : qu’y a-t-il derrière vous ? Votre arrière-plan est important. Il n’est pas toujours possible d’avoir un mur blanc neutre, donc faites attention à ce que l’on voit de votre intérieur : c’est aussi une forme d’information sur vous. Quant aux arrière-plans proposés par les plateformes, ça ne fonctionne pas toujours et parler à une personne qui se confond avec un paysage est assez bizarre finalement.
Si nous sommes tous ou presque avides de vidéos de chatons, l’entretien n’est pas forcément le moment de présenter au monde votre nouveau colocataire poilu !
Le désordre, justement, parlons-en : qu’y a-t-il derrière vous ? Votre arrière-plan est important.
3. Dans entretien vidéo,
il y a vidéo,
mais surtout entretien
Une fois la technique mise de côté, il reste à convaincre un recruteur que vous êtes la bonne personne pour le poste. Et c’est là que les différences culturelles entre la France et les Pays-Bas peuvent vous jouer des tours.
Bien souvent, quand je demande à des candidats français pourquoi ils pensent être la bonne personne, ils me répondent en me retraçant tout leur parcours, en parlant des grandes écoles qu’ils ont fréquentées, et finalement ne répondent pas à la question, mais attendent que je déduise la réponse de leur parcours.
Pour un recruteur néerlandais, c’est assez incompréhensible. Pourquoi ? Parce qu’il attend une réponse qui énonce clairement pourquoi vous êtes la bonne personne : vous avez l’expérience du poste, et/ou les compétences requises, et/ou tous les prérequis et surtout parce que vous êtes motivé par l’entreprise et le poste.
Et puis, les grandes écoles, ça n’existe pas ici. Et aussi, l’expérience compte souvent davantage que le diplôme.
4. En vidéo,
tout est concentré
En vidéo, le recruteur n’a pas de temps informel pour se faire une idée : il n’est pas venu vous chercher à la sortie de l’ascenseur et n’a donc pas pu en profiter pour papoter. Le plus difficile en vidéo, c’est bien tout ce qui est informel : la pluie et le beau temps, “est-ce que vous avez profité du soleil du week-end pour sortir/courir/faire du vélo” ? Tout ce que l’on se dit semble plus important du fait de la concentration créée par le face à face vidéo. Le recruteur va donc vous poser des questions, qui souvent surprennent les candidats français, sur votre vie en dehors du travail. Bien souvent, les entretiens ressemblent à des conversations, ce qui surprend les candidats habitués à un barrage de questions toutes plus prévisibles les unes que les autres.
Conversation ou pas, les questions interdites sont les mêmes qu’en France : toutes celles qui sont discriminatoires, comme sur le désir de fonder une famille ou le fait de savoir si vous êtes enceinte. En revanche, il peut vous demander “pourquoi les Pays-Bas ?” pour essayer de comprendre si vous êtes de passage ou installé pour rester.
5. Apporter des réponses
qui vont droit au but
Être succinct est un atout indéniable lorsque l’on s’adresse à un recruteur néerlandais. Si vous pouvez donner des réponses précises, claires et fondées sur des faits, c’est encore mieux.
Illustrez votre propos d’exemples en donnant la situation de départ, vos tâches, les actions que vous avez posées et enfin les résultats obtenus. Certains auront reconnu la méthode STAR qui n’est qu’un guide mais qui vous permet de structurer vos réponses.
Ne vous lancez pas dans de longues explications : donnez votre réponse et détaillez si le recruteur souhaite en savoir plus ou pour étayer la réponse que vous avez donnée.
En d’autres termes, tenez-vous éloigné des longues tirades desquelles il faut extraire la réponse !
Alors, l’entretien en vidéo, un entretien comme un autre ? Oui, avec un peu d’attention portée à la technique et pas mal de préparation, comme pour n’importe quel entretien, finalement. Une dernière chose : regardez la caméra, pas l’écran, c’est comme cela que vous donnerez le sentiment à votre interlocuteur que vous vous adressez vraiment à lui.
