Dis, comment tu es arrivé.e aux Pays-bas ?

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Chloé Genovesi Fluitman

au départ, il y a l'arrivée.

On y vit depuis plusieurs années. On parle (un peu) la langue. On dîne à 18h. On est même parfois en couple avec un local. On oublierait presque qu’on n’a pas toujours habité ici. Pourtant, la plupart d’entre nous ne se destinaient pas à vivre un jour aux Pays-Bas. Alors qu’est ce qui a motivé notre arrivée ?

Dans ce nouveau format, une Francine chronique son histoire avant de vous donner la parole !

L'histoire d'une francine

Chloé vit aux Pays-Bas depuis 16 ans même si, de son propre aveu, avant de s’installer dans son pays d’adoption, elle savait à peine le situer sur une carte :

 

« Je m’en souviens comme si c’était hier, même si ça fait 16 ans et que depuis. j’ai vécu plusieurs vies.

Si je m’en souviens comme si c’était hier, c’est parce que je n’ai pas pipé la moitié de ce que me racontait la personne au bout du fil. Elle parlait anglais et en théorie, moi aussi puisque j’avais eu 15/20 au bac, mais dans la pratique…

Je vivais à Paris et j’étais à ce moment-là victime d’une escroquerie honteuse : contrairement à ce que l’on m’avait promis, mon début de vingtaine n’avait rien de “la plus belle période de ma vie”. 

Je le passais dans un call center mal éclairé à tenter de vendre des options supplémentaires à des clients qui appelaient pour se plaindre. C’est probablement l’énergie du désespoir qui m’a permis de saisir quelques informations dans ce flot anglophone mal maîtrisé.

 

Une entreprise (Laquelle ?) aux Pays-Bas (le pays de la drogue et du chanteur Dave) cherchait des agents de customer service francophone (pourquoi ?). Si j’étais intéressée, ils me donnaient rendez-vous pour une interview à Paris, quelques jours plus tard, pour un départ prévu le premier août. 

À cette époque, tous les grands call center internationaux de ce petit pays débauchaient à tour de bras. J’ai passé l’entretien, et j’ai immédiatement réalisé que mon niveau de langue ne me disqualifierait pas. La quantité avant tout.

Je tenais la grande aventure de mes 20 ans, même si je n’étais pas certaine de pouvoir situer Amsterdam sur une carte. J’y avais pourtant passé un week-end peu de temps avant, mais, par la nature des établissements que nous avions visités, je n’en conservais qu’un souvenir flou. 

C’est ainsi que le premier août 2008, je suis montée dans un minivan avec cinq autres individus aux profils très hétérogènes, direction les NL !

Je n’avais pas encore clairement identifié l’objet de ma mission et je ne suis pas restée suffisamment longtemps dans cette entreprise pour que ce que soit le cas. Mais ce n’est déjà plus le sujet de cet article (À suivre…)

Et vous, comment vous vous êtes retrouvé ici ? Nous vous avons posé la question sur nos réseaux sociaux et vous avez été nombreux à nous répondre.

 

 

Votre histoire

Amour, travail, besoin de changement, à chacun ses raisons de quitter un pays. Ces raisons sont parfois joyeuses, parfois moins, mais elles ont toutes en commun de vous avoir mené jusqu’ici.

Tout le monde ne rêve pas de Pays-bas

Comme pour Chloé, le besoin de partir peut l’emporter sur la destination. C’est le cas de Marie qui a profité d’une réorganisation dans son entreprise pour changer de vie : 

« Mon poste devait disparaître… Pile le jour de mes 40 ans. J’y ai vu comme un signe du destin : il était temps de tenter un profond changement. J’ai postulé pour un poste dans la nouvelle orga, et j’ai eu le job à Amsterdam. Je suis partie en laissant 17 ans de ma vie à Paris et avec le vertige d’un éventail de nouvelles possibilités. »

Malheureusement, il arrive qu’on ait besoin de se reconstruire loin de lieux encore trop empreints de mauvais souvenirs, comme Charlotte qui a traversé l’épreuve du deuil périnatal :

“J’ai subi une IMG et après ça, notre famille avait besoin d’un nouveau départ.”

Parfois, déménagement rime avec pragmatisme (ou presque). Après tout, la beauté mélancolique d’un marais hivernal coincé entre deux lotissements n’est pas toujours saisissable au premier regard. Pour Marion S. et son conjoint, diplomate, ce choix n’avait rien d’une évidence :  

“C’était notre dixième choix de destination.” 

L’opportunité professionnelle rêvée

Fabien non plus n’avait pas ciblé Amsterdam pour ses recherches d’emploi. Mais la vie, le destin, le hasard, mais surtout ses compétences, l’ont menées jusqu’ici :

Mon rêve, c’était de bosser dans les jeux vidéo, peu importe l’endroit. J’ai vu une offre pour l’éditeur d’un jeu auquel je joue et elle me correspondait parfaitement. À l’exception près qu’à l’époque mon anglais était moyen. Mais j’ai tenté ma chance et j’ai eu le poste. »

 

Après quelques déboires, Fabien s’est parfaitement acclimaté et a même trouvé l’amour auprès d’une Chinoise, expatriée comme lui. 

 

Et puisqu’on parle d’amour…

Quand il me prend dans ses bras, je vois la vie en oranjeeeu

Les Néerlandais sont historiquement de grands voyageurs : on les retrouve partout en Dordogne ou dans la Drôme. Les plus aventuriers d’entre eux franchissent même les frontières de l’Europe. Katell est arrivée ici par amour d’un local rencontré en Afrique Australe :

“On s’est rencontré lors d’un tour de  Namibie où on campait (…) On a vécu des moments incroyables. On a sauté en parachute tous les deux au-dessus du désert ! (…) Je l’ai ramené à l’aéroport, j’avais quelques jours de plus en Afrique du Sud. C’est là que je me suis rendu compte qu’il me manquait ! On s’est revu deux semaines plus tard en France, un an 1/2 après, j’emménageais chez lui aux Pays-Bas, après avoir trouvé un travail. »

Pour Émilie, c’est un peu la même histoire, mais pas tout à fait, car chaque histoire d’amour est unique :

 “je suis venue aux Pays-Bas pour un Hollandais que j’avais rencontré pendant un semestre Erasmus en Suède. C’était il y a 15 ans ! Maintenant, on est mariés, avec 2 enfants et une maison à Rotterdam… Près du pont Erasmus ! »

Ce plat Pays qui est (aussi) le mien

L’amour ou les événements extérieurs ne sont pas les seules raisons qui vous ont poussé à venir ici. Marion M. est née aux Pays-Bas et a déménagé en France quand elle avait 9 ans :

“Mes amis à qui je disais que j’étais née aux Pays-Bas me posaient des questions sur le pays et je me suis rendu compte que je ne le connaissais plus tant que ça. Alors, il y a huit ans, je suis partie en vacances pendant une semaine. En traversant la frontière, j’ai ressenti un poids s’enlever et ma première réflexion a été : je suis à la maison. Ça a été une idée fixe durant six ans et demi et il y a un an et demi, je suis revenue.”

Enfin, parfois, c’est simple, ça ne passe pas par quatre chemins, ça assume son amour de la pluie et des Bitterballen (vegans). C’est le cas de Pauline qui est tombée amoureuse de la ville : 

“J’en avais assez de la France post COVID, et après un an d’allers et retours, je me suis installée ici (…) Amsterdam me paraissait le compromis idéal (…) Cette ville m’a toujours attirée pour sa beauté, ses canaux, son architecture et le fait de tout faire à vélo. Je travaille en développement durable et suis végétarienne, Amsterdam est donc vraiment alignée sur le mode de vie que j’avais envie d’avoir. Plus proche de la nature, le vélo au quotidien, très veggie friendly.”

Et vous ? Vous nous racontez comment vous êtes arrivés ici ?